Le Parlement européen a adopté très largement (40 contre 5) avec la Commission des affaires économiques et monétaires, une résolution le janvier 2020 qui « invite la Banque centrale européenne (BCE) à mettre en œuvre les principes environnementaux, sociaux et de gouvernance (principes ESG) dans ses politiques, dans le plein respect de son mandat et de son indépendance »
Les législateurs ont également approuvé la déclaration du 4 septembre 2019, de Christine Lagarde. La Présidente de la BCE demandait une mobilisation en faveur d’une transition progressive vers l’élimination des actifs carbone du portefeuille de la BCE.
Basculer rapidement la valeur vers les actifs propres
A ce jour, 62,1 % des achats d’obligations d’entreprises effectués par la BCE concernent des secteurs qui sont responsables de 58,5 % des émissions de gaz à effet de serre de la zone euro !
Les obligations vertes stagnent à 1 % de l’offre globale d’obligations libellées en euros bien que le volume d’émission soit passé de 1 milliard en 2008 à 120 milliards en 2017 et que le rendement soit désormais intéressant.
Les activités toxiques vont perdre toute valeur
Une récente étude de Carbon Tracker montre que 60% de la puissance liée au charbon est aujourd’hui non rentable. 79% des producteurs de charbon de l’UE sont actuellement en perte et pourraient perdre 6,57 milliards d’euros d’ici 2030. Construire des énergies propres coûtent moins chers que de continuer à exploiter 96% des centrales électriques au charbon.
Plus de 80% des réserves de combustibles fossiles – principalement du charbon – seront sans valeur ainsi que les activités liées ou toxiques.
La Banque d’Angleterre a récemment mentionné le risque élevé pour le charbon dans son test de résistance aux changements climatiques pour le secteur des assurances et de la banque en y associant la dépréciation la plus élevée dans le secteur des combustibles fossiles à l’extraction du charbon et à l’énergie du charbon.
Ce signal est donc fort pour l’opinion comme pour les investisseurs qui sont désormais invités à se désengager des investissements liés au réchauffement ou toxiques.
Travailler de manière coordonnée
Les décideurs suggèrent « que la BCE fasse de la question de savoir comment les banques centrales et les contrôleurs bancaires peuvent contribuer à une économie durable et à la lutte contre le changement climatique une de ses priorités de recherche ».
A ce titre, ils demandent que la banque s’inscrive dans les réseaux internationaux autres que le NGFS, notamment le réseau bancaire durable et l’initiative «Principes pour la responsabilité bancaire» des Nations unies.
La banque est également invitée à étudier l’incidence du programme d’achats d’actifs sur le changement climatique, et notamment celle du « programme d’achat de titres du secteur des entreprises dans la perspective d’en renforcer le caractère social et environnemental »
Les parlementaires incitent également à une meilleure coordination entre la BCE, la Banque européenne d’investissement et InvestEU.