Les banques et les assureurs s’engagent massivement dans les démarches de responsabilité sociétale (RSE). Poussés par la réglementation, la crise, l’opinion, les médias… ces acteurs mènent de nombreuses initiatives en la matière.
BNP Paribas, Crédit Mutuel, Crédit Agricole, AXA, Groupama et même Goldman Sachs en font une priorité. Ces démarches sont d’abord une opportunité pour gagner en performances, mobiliser les ressources internes, accroître leur communication et liens avec les parties prenantes. Les initiatives de développement durables sont rentables.
De nombreuses innovations naissent. « Les établissements contribuent activement à transformer la société vers la transition énergétique et le progrès économique et social » indique Patrice REMEUR, consultant chez Good Info | Conseils, auteur de l’étude « La RSE dans la banque et l’Assurance » publiée chez Xerfi.
Selon le panel étudié, la Banque Postale et le Crédit Agricole se partagent la première place en termes de stratégie RSE. La première pour respecter la parité à tous les niveaux de l’entreprise et la deuxième pour gouverner avec l’ensemble des ressources de l’entreprise (du conseil d’administration aux caisses locales). Du côté des assureurs, c’est Allianz qui s’affiche en tête du classement de Xerfi, notamment pour son implication dans les investissements socialement responsables (ISR) et pour sa large gamme de produits et services « verts ».
Des innovations « responsables »…
Le virage « durable » des produits bancaires et d’assurance se prend donc sous différentes formes : création d’outils de financement et de produits innovants, renforcement de l’offre d’ISR ou partage d’expertise avec d’autres acteurs (entreprises, collectivités, associations etc.) pour faire émerger de nouvelles actions « responsables ». C’est le cas de BNP Paribas et de la Banque Mondiale qui ont élaboré une obligation verte en 2014, composée d’actions d’entreprises sélectionnées sur leurs critères RSE.Les particuliers ne sont pas en reste car les prêts « verts » et les assurances « écologiques » se sont également multipliés. Le Crédit Coopératif a lancé début janvier 2015 le livret « troisième révolution industrielle » pour financer les entreprises du Nord-Pas-de-Calais dans les activités liées au développement durable. De plus, les acteurs financiers ont élargi leur offre aux services avec notamment la mise en place de dispositifs d’alerte. Ainsi, Allianz s’est rapproché de Météo France en 2014 pour alerter ses clients par SMS en cas de tempêtes ou d’inondations. Ce système permet de prendre rapidement en charge les dommages, voire de les éviter.
Mais la RSE est surtout une opportunité pour les banques et assurances de mobiliser et de fidéliser leurs collaborateurs, de se différencier des nouveaux entrants issus de l’internet (Google, PayPal…), des télécommunications (Orange…), d’attirer une nouvelle clientèle et in fine d’accroître leur chiffre d’affaires et leurs marges. Ainsi, les grands groupes servent leurs intérêts avec des avancées sociétales et environnementales. Par exemple, les assureurs, qui œuvrent pour la santé (limiter les maladies, prolonger l’espérance de vie), favorisent à l’évidence le progrès social. Au passage, ils contribuent à l’allongement du temps de travail et des cotisations et donc, à moyen terme, à l’augmentation de leur chiffre d’affaires. Autre exemple, les assurances « écologiques » à tarif préférentiel pour les conducteurs de véhicules « propres ». Les assureurs incitent les clients à changer de voiture pour une récente, disposant de moins d’autonomie et généralement de puissance plus réduite et limitent donc le risque. Les économies réalisées
sont le plus souvent partiellement répercutées dans les tarifs préférentiels, ce qui permet aux opérateurs d’augmenter leurs marges.
L’étude de Xerfi « La RSE dans la banque et l’assurance » dresse un palmarès exclusif des acteurs et de leurs actes avec un scoring.
Les points clés de l’étude
L’analyse de l’offre et des stratégies RSE des banques et des assurances
Panorama des dispositifs internes et externes mis en place par les opérateurs en faveur de la RSE, études de cas,
typologie des produits et services RSE, évolution des encours d’épargne solidaire, etc.
Toutes les clés pour comprendre les enjeux de la RSE
Analyse des principaux axes de la RSE, caractéristiques de l’ISR, état des lieux des obligations réglementaires et des dispositifs mis en
place par les pouvoirs publics, évolution des dépenses RSE dans la banque et l’assurance, etc.
Les axes de développement des acteurs
Le financement des acteurs et des actions en faveur du développement durable, la création de produits et services responsables et solidaires,
la mise en place de fondation et de partenariats et les efforts déployés pour limiter l’empreinte environnementale.
Le panorama des forces en présence et leurs performances RSE ?