« Des études récentes menées au niveau national ont révélé qu’il y a un niveau modeste de
sensibilisation du SEPA et un niveau plutôt faible de préparation ». C’est le constat dressé par un rapport que vient de publier la Banque Centrale Européenne sur l’état de préparation des différents acteurs à la migration au SEPA.
Bien que la BNP vienne de créer un site internet dédié au SEPA et que des réseaux consulaires comme les Chambres de Commerce ou encore l’ordre des experts-comptables commencent à organiser des réunions, les PME sont loin d’être prêtes en Europe et particulièrement en France pour répondre à l’échéance du 1er février 2014.
« Les entraves au commerce, causées par des goulots d’étranglement à la fin de la période de migration, peuvent considérablement remettre en cause les finances de tous les jours pour les PME » souligne la BCE.
Mais il n’y a pas que les plus petites qui sont en retard. Les grandes entreprises principalement françaises et luxembourgeoises seraient également dans le rouge. « La préférence pour une migration tardive… expose les parties prenantes respectives à des risques opérationnels qui pourraient influer sur la chaîne d’approvisionnement et éventuellement causer des obstacles commerciaux inattendus » prévient le rapport.
En outre, en s’y prenant à la dernière minute, les entreprises pourraient être confrontées à des frais élevés pour leur migration et connaître de sérieuses difficultés à trouver des prestataires de services de paiement (PSP) ou partenaires pour répondre à leur besoin.
« Afin d’éviter les risques liés à un retard la migration, l’Eurosystème recommande fortement la migration à un stade relativement précoce, de préférence d’ici le troisième trimestre de 2013, au plus tard ».
La mise en place de solutions de gestion de mandats, fournies par des tiers simplifieraient considérablement les efforts de migration. « Elles augmenteraient l’attractivité du système de prélèvement SEPA pour ce segment de marché » souligne l’Institution.
Les PSP ne sont pas prêts
Certes. Encore faut-il que les Prestataires soient prêts. Selon le rapport, « à la vue des résultats au 4e trimestre 2012, les préparatifs pour les services du SCT au niveau des PSP ne sont pas encore complets« . Les principaux retardataires sont français, italiens, chypriotes…
Le scénario catastrophe se confirme. Les applications des prestataires de services de paiement pourraient être à un niveau de conformité insuffisant, entraînant temporairement des dysfonctionnements. « Les solutions de sauvegarde, si elles sont disponibles chez les PSP, ne pourront pas remplacer toutes les fonctionnalités des moyens de paiement SEPA. Ces risques, même s’ils sont de nature opérationnels, pourraient éventuellement affecter la chaîne d’approvisionnement et même mettre en péril la confiance du public dans les prélèvements. »
Les Pays européens ne sont également pas prêts
Les indicateurs relatifs au SCT (SEPA Crédit Transfert) montrent une très grande disparité au sein des pays européens. La Slovénie et la Finlande, en principe sont les seuls pays à traiter les transferts au format SEPA. La Belgique, la Grèce, Chypre et le Luxembourg, traitent 50% de leurs virements sur ce format. L’Espagne le ferait à 40 %, la France serait à un peu plus de 30 %. Dans quatre pays, la migration est inférieure à 10 % ! La route est donc longue bien que la date soit proche.
Pour rappel voici le calendrier
Rédigé par : Patrice REMEUR
Pour en savoir plus : http://www.ecb.europa.eu/pub/pdf/other/sepamigrationreport201303en.pdf