Travailler sans s’asseoir, depuis un train, en avion ou sa voiture sont devenues des pratiques aisées notamment par l’adoption massive des téléphones mobiles et des tablettes.
Les applications et les services en « Cloud » permettent aux salariés et aux entreprises d’accéder bien plus rapidement et aisément à de nouveaux services permettant de gagner en productivité.
En 2013 l’appropriation sera encore plus massive. Selon une étude d’Erickson publiée au mois de décembre 2012, 18 % des personnes interrogées déclarent avoir l’intention d’acheter une tablette contre 15 % pour un PC. 29 % envisagent d’acheter des smartphones en 2013. Ce qui signifie que plus de 4 milliards d’individus disposent d’un accès au numérique.
Le cloud chamboule la donne et va accélérer la mutation. A tel point que Ray Ozzie, directeur technique de Microsoft, a annoncé récemment sur son blog que le marché du PC est devenu trop complexe. Et que le « futur de Microsoft passe par des services en cloud pour faciliter la connexion des appareils ».
Cependant derrière ces facilités et puissances technologiques se cachent l’enjeu du traitement des données personnelles réalisées par les opérateurs de cloud et leur connaissance fine des individus comme de la société.
Aujourd’hui la simple application est de plus en plus sophistiquée. Elle permet de glaner davantage de données sur les utilisateurs et leurs comportements. Pour ces détenteurs de technologies, il est alors facile de prédire leurs goûts et intentions d’achats comme de définir une cartographie de tendances ou de pensées. La détention de ces informations représente une source de valeur ajoutée considérable.
L’une des questions clés pour 2013 sera de concilier les possibilités technologiques avec les règles actuelles et émergentes concernant à la protection des données.
Les futures Directives européennes relatives aux données personnelles et à la lutte anti-blanchiment qui pourraient entrer en application dès 2013 et modifier profondément les pratiques et le marché.
Ainsi, plusieurs exigences vont apparaître.
La première sera que les politiques de confidentialité doivent être claires et compréhensibles, rédigées dans un langage simple. Les citoyens doivent aisément savoir comment et pourquoi leurs données sont traitées.
La deuxième imposera le consentement d’utiliser les données. Celui-ci doit être explicite.
Autre changement majeur qui est déjà réalisé dans le secteur des télécommunications : Les citoyens auront le droit de recueillir leurs données et le pouvoir de transférer leurs données vers un autre fournisseur.
La troisième exigence est que les entreprises et les organisations devront notifier à l’autorité nationale de protection des données, les violations et délits relatifs aux données dans les 24 heures.
Enfin, le «droit à l’oubli», devrait être mis en place. Toutes personnes devraient ainsi être en mesure d’effacer les données.
Ainsi, les conséquences des traitements des données sont importantes pour les entreprises.
Ces nouvelles réglementations bien qu’elles puissent paraître contraignantes dans un premier temps du fait de la redéfinition des processus et procédures devraient permettre de diminuer l’impôt « papier » mais aussi d’encourager les consommateurs à acheter en plus grande confiance grâce à cette meilleure protection des données personnelles.
Enfin, cerise sur le gâteau la « normalisation » du traitement des données représente un marché conséquent. Rien que pour l’Europe, le cabinet McKinsey prévoyait en 2012 un potentiel économique de 120 milliards d’euros en 2020. Mieux.
Viviane Reding, Vice-président de la Commission européenne, Commissaire à la Justice, qualifiait récemment le traitement des données de « mine d’or de l’Europe » et une meilleure réglementation des pratiques pourraient sauver jusqu’à 2,3 milliards d’euros par années. Des estimations confirment que le PIB de l’UE pourrait croître de 4% en 2020 avec ce marché prometteur.
Des travaux de convergence avec le gouvernement américain sont en cours. A la clé, un marché qui pourrait atteindre 1 millier de milliards de PIB selon Boston Consulting Group.