La plate-forme française, Friendsclear, de financements participatifs à destination des entreprises vient de fermer ses portes le 15 juin dernier. Les porteurs de projet défendaient leur initiative auprès des internautes et réalisaient une demande de financement pouvant atteindre jusqu’à 25 000 euros.
« Nous avons cessé définitivement toute nouvelle activité de financement participatif pour les projets professionnels que FriendsClear opérait en partenariat avec le Crédit Agricole » a déclaré son fondateur Nicolas Guillaume.
L’Autorité de Contrôle Prudentiel avait émis des réserves sur son exercice, obligeant, en 2011, l’opérateur de crowfunding à interompre ses activités.
« Notre reprise avait été très progressive, la suspension de l’ACP ayant rendu les services juridiques de notre partenaire bancaire beaucoup plus méticuleux (il nous a fallu par exemple environ 5 mois obtenir la nouvelle convention de compte client) » explique le fondateur.
Le résultat d’une réglementation contraignante
Cependant, » je crois toujours au potentiel du financement participatif y compris dans ses composantes réglementée. L’évolution de la réglementation est annoncée pour septembre 2013 mais nous ne savons pas ce qu’il y aura réellement dedans, ni combien de temps cela prendra pour être transcris dans les faits et nous n’avons plus le temps d’attendre. De nombreux nouveaux acteurs se lancent néanmoins et cela est un signal très positif pour ce secteur« .
« Ce auquel je ne crois plus c’est l’idée initiale de FriendsClear de faire la partie « front-office» et de s’appuyer sur les produits et les processus de la « banque à papa » en « back-office ». La banque traditionnelle, dans ses produits et processus, n’est pas adaptée à internet, aux communautés ouvertes, aux développements rapides et itératifs de nouveaux services. Et elle a le plus grand mal à réaliser un pivot. Un partenariat bancaire ne peut s’envisager qu’à travers une stricte répartition des tâches en limitant au maximum les adhérences (par exemple en terme de responsabilité de la relation client ou via des mécanismes de type titrisation formalisant les échanges à l’exemple de Lending Club qui s’appuie sur deux partenaires bancaires pour la tenue des comptes clients et l’octroi et la gestion des prêts) » explique t-il.
Au moment, où plusieurs initiatives de crowfunding montent en puissance en France, en Europe et dans le monde, l’exemple de friendsclear, démontre l’urgence de poser un cadre adapté, – d’ailleurs réclamé par le régulateur lui même, pour laisser ces nouveaux acteurs innovants répondre à la demande l’économie réelle.
Rédigé par : Patrice REMEUR