Qui sont les nouveaux acteurs de la banque privée ?

De très nombreux acteurs prennent place sur la chaîne de valeur de la banque privée. Voici quelques start-ups qui contribuent
à refaçonner le paysage. ARTICLE PUBLIE DANS POINT BANQUE 110 D’AVRIL 2016. REPRODUCTION INTERDITE.

 

Le low cost pour fortunés

Ne percevoir aucune commission pour les sommes supérieures à 1 000 000 £ et gérer gratuitement les premières 10 000 £. C’est ce que propose moneyfarm.com, la plate-forme en ligne lancée en 2012 en Italie et récemment au RoyaumeUni. Elle ne demande aucun investissement minimum. Il n’y a pas de frais d’abonnement, de négociation ou d’obligation quelconque, ni de frais de
sortie.

Les commissions sont à hauteur de 0.6 % jusqu’à 100 000 £, puis 0,4 % jusqu’à 1 000 000 £. L’offre est alléchante et agressive.
Elle vise à enrôler rapidement les investisseurs aisés, mais aussi les moins fortunés.
L’entreprise déclare être indépendante de toutes commissions et d’institutions financières. Moneyfarm propose trois types de services financiers.

Des recommandations d’investissements et de gestion de portefeuilles sont proposées sur la base d’algorithmes et les profils de risques choisis.
Les conseils délivrés par des experts figurent dans le haut de gamme des services proposés, et sont facturés jusqu’à 250 livres par heure puis une
commission de 0,5 % de la transaction. Enfin, des experts proposent de gérer la totalité du portefeuille des grandes fortunes mais aussi celui des plus modestes.

Wealthfront, installée près de San Francisco, offre des services similaires avec les premiers 10 000 dollars gérés gratuitement.

Des start-up françaises se positionnent

« Dans une banque traditionnelle, au minimum 40% des intérêts réels de votre épargne ne vous sont pas versés », peut-on lire sur la page d’accueil de Marie Quantier. Le ton est donné. Mariequantier.com souhaite devenir un acteur important de la gestion privée.

Créée par deux normaliens dont l’un est ancien trader, Marie Quantier est une marque de la société Q-Hedge technologies installée à Paris.

La plateforme en ligne propose aux investisseurs de gérer directement leurs produits financiers. En quelques clics, l’investisseur créer une stratégie d’investissement.
Des algorithmes font le reste. Des informations et analyses en temps réel, indicateurs, recommandations personnalisées selon le profil
de risque, outils de calculs, alertes automatiques en temps réel… permettent à chacun d’optimiser ses placements.

Avec une ergonomie efficace, le site vise à simplifier l’accès et l’analyse des marchés financiers pour les particuliers. La start-up a mis en place un partenariat scientifique avec l’Institut du Calcul et de la simulation de l’Université de Paris-Jussieu. *

L’enjeu lié aux algorithmes est celui de la maîtrise de la cotation et la valorisation ou non des actifs. L’entreprise déclare fonctionner de manière indépendante des courtiers en ligne et des institutions financières, et ne perçoit aucune commission ou rémunération sur les titres. Elle travaille avec Suravenir pour les produits d’assurance-vie.

Elle opère en tant que « Conseiller en investissement financier » et transmet les ordres à son partenaire « Interactive Brokers », installé à Greenwich aux US et spécialiste du courtage en ligne sur plus de 100 places financières du monde entier.

Marie Quantier se positionne avec un tarif agressif : l’entrée pour un an n’est que de 70,80 euros. Pour inciter le client à passer rapidement à l’acte, l’internaute peut régler directement par carte bancaire. Elle se rémunère ensuite par un prélèvement de 5 % des gains annuels du portefeuille.

Une finance automatisée totalement

Une finance automatisée totalement

Des robots pour gérer ses investissements P2P

Lending robot est une entreprise créée en 2012 aux US. Elle propose un robot conseiller pour gérer et conseiller automatiquement les investissements de pair à pair, notamment depuis les principales plates-formes de prêts entre particuliers tels Lending Club et Prosper.
Le paramétrage de filtres permettent de connaître les nouvelles demandes ou les emprunteurs les mieux notés, les thèmatiques… Ce type d’outil contribue fortement au développement du marché alternatif qui est promis à une jolie croissance. Il participe également à déposséder les institutions financières de leurs masses financières.
L’objectif clairement affiché est de contribuer à remplacer les banques avec des marchés et un écosystème basé sur Internet. Lending robot utilise également le fameux ressort commercial de l’échantillon offert. Pour que chacun puisse tester, la gestion des premiers 5 000 dollars est gratuite.

Les plates-formes de traitement prédictif et d’analyse des marchés

Kensho, start-up soutenue par Goldman et Sachs et Google, créé des systèmes informatiques pour réaliser des statistiques financières et architectures
pour prendre place au sein du système financier mondial.

L’entreprise permet de réaliser en quelques instants (contre plusieurs jours auparavant)
des analyses depuis des quantités astronomiques de données.

L’ambition est d’analyser et de déterminer ou prédire tous les types d’événements, aussi minimes soient-ils, qui affectent les entreprises et les marchés afin de permettre de prendre de meilleures décisions.
Alphametry, entreprise française, se positionne quant à elle sur le traitement des données mais aussi la capitalisation des savoirs et les échanges avec des experts et analystes.

Destinée à l’analyse et à la gestion des risques, l’entreprise Londonienne open Gamma basée sur la blockchain est une plate-forme qui vise à être
ouverte et interopérable.

La blockchain au coeur des transactions

Reposant sur la blockchain, Clearmatics Technologies Ltd propose des plates-formes d’enregistrements et de règlements des transactions financières (cf. Point Banque numéro 107). Le système peut s’accommoder très facilement à l’ensemble des infrastructures.

La start-up a développé des systèmes de gestion d’actifs qui permet automatiquement de déclencher, selon le comportement financier de l’utilisateur, des achats ou des ventes d’actions par exemple.

Les actifs et conditions de négociation peuvent être évalués de manière systématiques, les marges d’autorisations également… UBS, établissement spécialisé dans la banque privée, a fait appel à la start-up pour dans un premier temps développer une monnaie numérique pour les paiements transfrontaliers. Equibit, entreprise canadienne, propose également des solutions similaires.

La banque privée Wormser Frères évolue rapidement

La banque française Wormser Frères (encore l’un des rares établissements totalement privée) participe à la transformation du paysage et de son propre modèle avec plusieurs innovations commerciales et technologiques.

Elle a en effet pris en 2015 une part active dans la création de la plate-forme de prêts Lendix. Elle s’est notamment engagée à prêter jusqu’à 5 millions d’euros sur la plate-forme. Parallèlement, elle a créé un département « Venture Loan » pour proposer des prêts sur mesure pour accompagner les start-up. Le montant des prêts accordés peut aller jusqu’à 2 millions d’euros.

Le crédit est limité selon la règle suivante : un euro de Venture Loan pour deux euros de capitaux propres.

Enfin, elle se déploie en ligne avec startfinance.com, qui permet aux investisseurs ou aux professionnels de gérer leurs actifs directement en ligne.

Medirect, banque en ligne dédié à la gestion de patrimoine

Créée en 2013 en Belgique, MeDirect gestion, filiale de l’établissement maltais Mediterranean bank, séduit plus de 12 000 clients.

Ces derniers bénéficient d’une gestion de portefeuille discrétionnaire et de haute qualité pour un coût très inférieur aux concurrents traditionnels avec la solidité d’une banque.

Les plates-forme en gestion de patrimoine en ligne

De nombreuses platesformes de conseils en gestion de patrimoine fleurissent. Mesconseillers.fr, yomoni.fr,… proposent aux particuliers de gérer
directement l’ensemble de leur patrimoine ou de bénéficier de conseils personnalisés avec un expert contre un abonnement récurrent à un prix modique.
Enfin, Connectus est une plate-forme numérique de gestion de patrimoine de l’éditeur Objectway. Les professionnels de la finance peuvent adapter
leurs services en ligne à toute une série de styles d’investisseurs.

Patrice REMEUR