1 – La vie numérique
Le passage au numérique devenu obligatoire devrait s’installer durablement. « La « e-life », déjà largement amorcée, va s’accélérer au sein des foyers confinés et Netflix ou Amazon seront leurs prophètes ! Du e-commerce aux e-conférences, en passant par les e-apéros, la dématérialisation va connaître une avancée spectaculaire » affirme l’institut.
Comme nous l’avions évoqué dans notre article « COVID-19 : Comment la crise en Chine a t-elle accéléré l’innovation ? » la télémédecine, le télétravail, les formations à distance…. vont être intégré dans les pratiques. Nous ne devrions plus retrouver notre monde d’avant le confinement. » Les Français auront envie de retrouver leurs proches et d’être ensemble. Reste que la dématérialisation des modes de vie aura, dans l’intervalle, accéléré sa progression irrésistible » expliquent les chercheurs. Le monde change à chaque instant de manière irréversible. Inutile de chercher à lutter ou à reconstruire un monde qui a déjà disparu.
2 – L’essentiel deviendra le centre des préoccupations.
« En 2019, 73% des Français étaient d’accord avec l’affirmation suivante : « J’aimerais revenir à l’essentiel, me concentrer sur ce qui compte vraiment pour moi ». Il est fort probable que la catastrophe sanitaire, économique et sociale voire politique ramène les français à davantage de simplicité et prise de conscience de la richesses de leurs relations !
« La période actuelle vient consacrer une évolution sociologique majeure de la période récente. Ainsi, en 2019, 66% des Français reconnaissent « préférer passer des moments tranquilles avec leur famille ou leurs amis ou chez eux plutôt que de les voir à l’extérieur ». L’expérience du confinement va donner à la maison un rôle central et, pour certains, une occasion de la redécouvrir, voire de la réinventer. »
3 – Moins de consommation ?
Avec de toute manière une limitation des productions et probablement une hausse des prix et baisse du pouvoir d’achat et un chômage de masse, une baisse des consommations et une réinvention des systèmes marchands devraient être confirmée. C’était déjà une tendance. La crise ne fait qu’accélérer les phénomènes.
« La décennie 2010-2019 a ainsi été marquée par le boom du marché de l’occasion. 47% des Français achetaient d’occasion en 2008, ils sont 60% dix ans plus tard. Au-delà du prix, ils réfléchissent davantage au contenu de ce qu’ils achètent. L’époque de l’hyperconsommation et de l’accumulation matérialiste est derrière nous. Plus informés et parfois plus experts, les Français exigent plus de transparence, plus de garanties sanitaires, plus de qualité. Nul doute que cette crise les rendra encore plus exigeants. Le tournant des marques vers plus de « responsabilité » va donc s’amplifier dans les années qui viennent » affirme l’institut. La fin de la crise devrait doper l’économie circulaire et une meilleure utilisation des ressources et une consommation « responsable ».
A la libération du confinement une vague d’hyperconsommation pourrait s’en suivre, mais pour combien de temps ?
4 – Vers plus de collectif
« La demande de collectif est réelle et de plus en plus affirmée dans la société. En témoigne cette liste des mots qui « tiennent personnellement à cœur » aux Français que l’enquête de Sociovision soumet chaque année aux personnes interrogées. Entre 2014 et 2019, sur une liste de 22 mots, les mots « solidarité » et « fraternité » sont parmi les mots dont le nombre de citations a le plus progressé. Dans le même temps, les mots plus individuels de « plaisir » et de « réussite » ont nettement baissé. Cette hausse des valeurs collectives en dit long sur l’absence de collectif que ressentent les Français aujourd’hui. Car c’est bien cela que mesurent ces mots : le sentiment que les valeurs de solidarité perdent du terrain et qu’il faut par conséquent les défendre. Au sortir de cette crise, le collectif sera la priorité du gouvernement. Mais la demande avait commencé avant » analyse l’IFOP.
Les entreprises vont pouvoir pleinement jouer leur Responsabilité sociale d’entreprise (RSE) et un rôle central dans le développement durable !
« Ainsi 73% des salariés âgés de 35 à 49 ans considèrent aujourd’hui que les entreprises devraient avant tout se préoccuper de l’effet de leurs « actions sur l’environnement, l’harmonie sociale et l’épanouissement de leur personnel ». La priorité était claire avant la crise ; elle le sera encore davantage après ».
5 – Santé et écologie !
Que disent les études ? « Ce qui est clair, c’est que le volet sanitaire de la conscience écologique qui ne cesse de s’affirmer depuis deux ans, va sortir fortifié de cette crise. La dégradation de notre environnement, en particulier les effets nocifs de la pollution sur les Français, est une préoccupation qui a bondi depuis trois ans (24% des Français plaçaient en 2017 la pollution parmi les deux problèmes qui les préoccupaient le plus, ils étaient 46% en 2019). De fait, la proportion de Français déclarant qu’ils font « de plus en plus attention aux conséquences que pourraient avoir sur la santé les produits qu’ils achètent » n’a jamais été aussi haut (82% en 2019 vs. 76% en 2012). Les applications de type Yuka vont devenir des armes encore plus puissantes dans les mains des consommateurs de produits alimentaire ou cosmétiques (22% les utilisent déjà) ».
Les individus et notamment les jeunes touchés par cette crise vont probablement changé leur vision et comportements pour tendre vers des préoccupations sanitaires et de qualité au travail, relationnelle ou de consommation responsable.
6 – Quel travail !?
Avec le télétravail, les choses changent tous les jours. Mais le travail dans le monde physique également de part les interactions entre le numérique et monde réel.
« Enfin, il est probable que le travail va changer. Pas seulement sur le plan pratique, car – c’est une affaire entendue – le télétravail va connaître un essor sensible au cours des prochaines semaines et s’imposer comme une façon normale de travailler au XXIème siècle. Cela n’était pas encore gagné dans les esprits de certains managers. Aujourd’hui, un salarié sur deux juge souhaitable qu’à l’avenir, on travaille le plus souvent en dehors des locaux de son entreprise, dans des espaces dédiés ou non au travail ou chez soi. Ce chiffre a toutes les chances de grimper après l’épisode du coronavirus qui suit la longue séquence des grèves contre le projet de réforme des retraites ».
A la rentrée le sujet des retraites et de leur financement devrait être un casse tête.
« Les Français vont très certainement ressentir le rôle fondamental du travail dans la construction de leur identité, mais ils vont aussi comprendre que, dans la période incertaine dans laquelle nous sommes entrés, rien ne vaut une vie pleinement épanouie. Le confinement, une arme anti-burn-out ? ». Il convient d’ores et déjà aux entreprises de se réinventer en tentant de l’appuyer sur ces transformations rapides. Les entreprises, PME, collectivités… ne doivent pas attendre mais tenter de changer la crise en opportunités en mettant en place de nombreuses innovations et intensifier les collaborations avec les écosystèmes.
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